Régate Décalée

Dimanche 1er octobre 2023

Régate à départ décalé : les plus gros mangeront-ils les plus petits ?

Une fois de plus, petit temps annoncé. Dans sa grande sagesse, le comité des fêtes a choisi un parcours court : Ouest-Minimes, bouée Nord de la filière des basques (Près de Châtelaillon), la Sud Lavardin et Ouest-Minimes. Comme son nom l’indique les départs sont décalés en fonction des vitesses estimées et de façon à ce que tout le monde arrive en même temps.

C’est l’été indien mais sans plume à la crête des vagues, juste quelques friselis d’ersatz de brise nocturne. Sans grande option si ce n’est de lofer au vent de la route pour en toucher un peu plus d’air, le premier bord se fait à la concentration. Les voiliers butent dans le jusant à l’approche de la Nord filière des basques. Agitato passe en tête. Les autres surprises basculent à leur tour en avant d’une flotte que le courant va étirer considérablement.

Écrasé par l’anticyclone, le vent de la Décalée cale. Seul la crinière noir du Longtze avance encore. Elle passe en tête, et Lucky Luke (Luc) et son Jolly Jumper s’éloignent solitaires.

Les cargos au mouillage indiquent que la renverse liquide est faite et la fumée verticale de l’un d’entre eux que celle gazeuse pourrait le faire et venir de l’Ouest. Nous sommes partis au large pour cela. Nous sommes proche de la Sud. Tatakoto pas maladroit nous a rattrapé en profitant plus longtemps d’un reliquat de vent d’est. On mouille, mais le grappin dérape. Tatakoto nous double. Nous sommes tout deux à quelques brasses de la Sud. Nous dessous, lui au-dessus avec l’espoir de pouvoir bientôt basculer et de gagner le jackpot. Rien a faire. À bord d’Agitato on voit un bleu moins layette du côté de La Pallice. Le barreur croit même voir une risée qui s’étale près du Lavardin ; du Noroit ? Il s’en approche...

Petite leçon mal apprise : parce que plus facile, on apprend que le fort du courant préfère contourner un haut-fond que de passer dessus. Mais comme pour beaucoup de règles, il y a des exceptions. Il en est ainsi pour le plateau du Lavardin, plus précisément sur la zone d’épandage signalée par une Est et une Sud. Selon l’heure et le coefficient de marée, son relief progressif et son étendue peuvent faire que la masse d’eau en mouvement soit suffisamment forte pour le chevaucher. Disposant de moins de profondeur le courant tout au contraire y accélère. Ça se bouscule ; d’où ce frémissement en surface pris pour une risée. Stupide barreur qui pourtant le savait. Avec un peu plus de profondeur le haut-font se manifeste par de légères ondes en aval – A éviter dans tout les cas si l’on doit aller à contre courant.  À mi marée de ce beau 112 malgré le grappin qui ne fait pas le poids, la bouée Est nous rattrape.

Conclusion : Pour apprendre de ses erreurs encore faut-il bien les ancrer.

À quelques brasse de la Sud pris d’un coup de chaud les deux Philippe et Michel se sont baignés. Mais même nageant très bien il est apparu prudent de ne pas s’éloigner du bord tant le courant était fort.

Le comité craignant d’y passer le nuit décida d’arrêter son pointage alors que seul le Longtze et son coef. 28 avait bouclé la boucle. Il est vrai qu’il n’était pas freiné par le fardage de son roof. Mais on ne va pas chinoiser nous sommes content de le voir. Toutefois bien que très excitant, il n’est pas sûr non plus qu’il ait pris autant de plaisir que nos surprises toujours les plus nombreux à nos régates et qui, quoi qu’il arrive s’amusent entre eux. Vive la monotypie!

Merci à Salamander pour sa remorque.

Bertrand - Surprise "AGITATO"